Nous ne garderons pas un bon souvenir des routes suédoises à l'exception des pistes cyclables à l'entrée et à la sortie des villes. En revanche les paysages, les innombrables lacs, les forêts, les bords de routes fleuris resteront dans nos mémoires. C'est en Suède que nous avons franchi le cercle polaire et rencontré les samis. Les samis, ce peuple semi-nomade, éleveur de rennes et pêcheur, fier de ces traditions, charmeur, moqueur, rieur,...
Les suédois attachés à leur liberté et à leurs libertés nous ont fait oublier la pandémie. En Suède, on a gardé les relations sociales, on est juste respectueux d'une distanciation physique et du port du masque en cas de symptômes.
La Suède c'est le pays où on a commencé à vivre sans nuit.
La Suède c'est aussi de belles rencontres.
Ci-dessus, le drapeau Sami
dates | Etapes | Km | Déniv. | VM | Hébergement |
mar. 15 juin 21 | Göteborg- Kvibergs | 12.05 | 59 | 11.36 | Kvibergs vandrarhem & stugby |
mer. 16 juin 21 | Alingsås | 54.88 | 545 | 14.97 | Camping Lovekulle |
jeu. 17 juin 21 | Vara | 58.22 | 241 | 18.8 | Vara Pensionnat |
ven. 18 juin 21 | Tibro | 89.75 | 322 | 18.83 | Vandrarhemmet Tärnan |
sam. 19 juin 21 | Askersund | 79.96 | 446 | 21.63 | Camping Husaberksudde |
dim. 20 juin 21 | Örebro | 63.69 | 317 | 17.22 | Livin City Örebro |
lun. 21 juin 21 | Lindesberg | 42.26 | 268 | 16.24 | Stadhotell |
mar. 22 juin 21 | Fagersta | 67.59 | 528 | 19.77 | Vandrarhem Rosenlund |
mer. 23 juin 21 | Horndals | 62.92 | 430 | 17.27 | Camping Bath&camping |
jeu. 24 juin 21 | Horndals | Vandrarhem Grossenlund | |||
ven. 25 juin 21 | Sandviken | 63.6 | 282 | 20.26 | B&B Norrgården i Sandviken |
sam. 26 juin 21 | Gävle | 33.16 | 94 | 16.34 | 2 Home hôtel |
dim. 27 juin 21 | Gävle | 2 Home hôtel | |||
lun. 28 juin 21 | Ljusne | 71.8 | 264 | 21.84 | Camping Lusnefors |
mar. 29 juin 21 | Hudiskvall | 79.45 | 607 | 19.33 | Camping Malnbaden i Hudiskvall |
mer. 30 juin 21 | Jättendal | 38.15 | 271 | 15.11 | Cabane Älvstagården |
jeu. 01 juil. 21 | Sundsvall | 58.54 | 527 | 19.34 | Vandrarhem Gafelbyn |
ven. 02 juil. 21 | Härnösand | 59.73 | 1103 | 18.01 | Sleep and go |
sam. 03 juil. 21 | Docksta | 72.53 | 669 | 19.05 | Kustladen camping |
dim. 04 juil. 21 | Örnskôldvisk | 47.26 | 578 | 17.23 | First Hotel Statt |
lun. 05 juil. 21 | Nordmaling | 70.1 | 425 | 20.27 | Camping |
mar. 06 juil. 21 | Umeå | 69.28 | 449 | 21.47 | U&Me Hotel |
mer. 07 juil. 21 | Ånäset | 88.02 | 468 | 22.5 | Camping Lufte |
jeu. 08 juil. 21 | Skellefeteå | 72.92 | 524 | 19.57 | Skellefeteå Camping |
ven. 09 juil. 21 | Piteå | 84.82 | 488 | 21.76 | Piteå vandrarhem |
sam. 10 juil. 21 | Luleå | 59.68 | 277 | 21.13 | Amber Hotell |
dim. 11 juil. 21 | Luleå | 44.39 | 165 | 15.27 | Quality Hotel |
lun. 12 juil. 21 | Töre | 66.35 | 377 | 19.25 | Camping Töre |
mar. 13 juil. 21 | Överkalix | 69.65 | 407 | 22.62 | Faustine et Florine |
mer. 14 juil. 21 | Korpilombolo | 68.4 | 396 | 21.49 | Hotell Bolombolo del Cauca |
jeu. 15 juil. 21 | Pajala | 50.17 | 314 | 21.48 | Camping Pajala |
ven. 16 juil. 21 | Frontière | 23.9 | |||
Suède | Totaux | 1823.22 | 11841.00 | 549.41 | |
Moyenne/jour vélo | 65.12 | 422.89 | 18.95 |
Göteborg
Étrangement nous avons embarqué un peu avant l'heure prévue, installé au mieux nos montures près de semi-remorques dans le ventre insatiable du navire. Tornada, Tornado, Carrito et Charrette sont au troisième étage du ferry, notre cabine est au neuvième étage. La cabine est confortable et tout près d’un pont ouvert à l'arrière du bâtiment. Nous y dînons au soleil, à l'abri du vent sur une table prévue à cet effet. Nous sommes très peu nombreux à bord de ce gros ferry de la Stena Line, donc pas de concurrence pour l'usage du pont et de la table.
La nuit la mer a été semble-t-il un peu agitée, j'ai bien dormi mais pas Erick. Le doux ronronnement des machines tout en bas transporté par la structure métallique l'a un peu dérangé alors qu'il m'a bercé.
La Stena Line est une grosse compagnie de ferrys et de navires de croisière suédoise. Là encore, je ne peux m'empêcher de penser que notre pays qui est pourtant largement ouvert sur l'océan et la mer ne possède plus que quelques compagnies de ferries et depuis le démantèlement du France plus de compagnie de croisière. Pourtant beaucoup de bateaux accostent en France avec des passagers !
Göteborg, au débarquement nous sommes contrôlés par la police et devons présenter le test négatif à la Covid19. Il fait grand soleil et très doux à l'abri d'un fort vent glacial. Les gens sont en short et tee-shirts, nous on a remis nos coupe-vents. Nous n'avons rien préparé pour notre arrivée en Suède, même pas téléchargé les cartes qui nous servent à nous diriger.
Nous sommes complètement désorientés, les frontières nous les avons toutes franchis à vélo et d'un côté à l'autre peu de différences. Les différences s'affirment peu à peu.
Là, pour les différences c'est immédiat ! Un choc "civilisationnel" : la langue nous est complètement étrangère, on est dans un Ikéa géant ! Il nous faut un peu de temps pour nous familiariser avec l'écriture et la musique de la langue.
A commencer par règles "pandémie". Les gens ne sont pas masqués. On peut prendre un pot dans un café sans masque. Nous avons déjeuné dans un restaurant, en intérieur et personne n'avait de masque. Du gel hydro-alcoolique est disponible et des affiches enjoignant à garder une distance de sécurité sans plus de précision. On peut voir les expressions courroucées quand on s'écarte de notre piste, amusées ou interrogatifs par rapport à nos attelages... Et ça ça fait du bien, on va pouvoir oublier cette "peste" pendant quelques jours !
Le choc "civilisationnel" allié à de la fatigue du voyage et à la nécessité de préparer à minima notre itinéraire, nous fait prendre la décision de rechercher un hébergement à faible distance sur la route que nous pensons pertinent de prendre au nord de Göteborg. Une auberge de jeunesse nous accueille.
Alingsås
Ça y est nous sommes acclimatés, nous ne causons pas encore suédois mais on progresse. Comme les enfants on s'amuse beaucoup à dire merci beaucoup (phonétiquement : "tak so mickey") Comme tous ceux qui ont été chez IKEA on savait dire bonjour "Hej" pour le reste c'est moins rapide mais les suédois parle anglais et sans masque la communication est plus facile.
Je n'avais pas vraiment conscience à quel point le port du masque est pesant mais je me sens tellement plus libre depuis qu'on est en Suède !
Nous avons fait toute la route sur de très belles et bonnes pistes cyclables et de petites routes peu fréquentées.
Nous sommes passés ce matin par une petite piste en forêt près d'une rivière. La forêt était tellement dense que je m'attendais à voir surgir un troll à chaque instant.
Cette forêt était très sûrement particulière puisque au détour d'un virage nous sommes tombés sur un étrange endroit où des femmes viennent suspendre leur robe dans les arbres près d'une table ronde en pierre entourée de bancs de pierre... Les panneaux indiquaient que les oiseaux, poissons et plantes que l'on pouvait voir et rien sur cet étrange endroit.
Cela m'a fait penser à un lieu dans les Landes où les femmes venaient frotter leurs seins contre une pierre et laissaient sur place leur soutien-gorge, ce rituel avait pour but de leur assurer du lait pour nourrir leur bébé.
Ensuite nous avons affronté le dénivelé positif du jour avec des pentes très très raides et longues pour atteindre un dénivelé positif cumulé de 515mètres .
Nous sommes arrivés à Alingsås où Erick a pu se procurer une chaîne pour remplacer la sienne complètement distendue. Nous l'avions remplacé peu avant le départ par une Hiroshima dont le vélociste nous a vanté les mérites parce qu’il n'avait pas la SRAM que nous voulions. Nous avons trouvé ici la SRAM et Erick l'a monté en arrivant au camping. Nous sommes au bord d'un lac ou les enfants se baignent, nous nous gardons les pulls, il y du soleil mais il ne fait que 18°, demain on nous annonce 26°.
Quand je passais à vélo sur le boulevard d'Alingsås à Mont de Marsan je n'imaginais pas qu'un jour je passerai à vélo par cette ville si lointaine !
Vara
Ce matin avant de partir, j'ai fait quelques photos du lac et du camping où nous avons passé la nuit.
Il faisait chaud lorsqu'on s'est levé ce matin et la température n'a fait que monter toute la journée ;
Au départ Alingsås nous avions une très belle piste cyclable qui longeait une petite route très calme et soudainement la piste s'est arrêtée nous laissant les très larges bas-côtés de la route. Nous avons traversé la route et roulé sur une véritable voie tout à droite. Nous longeons toujours la quatre voies E20 qui relie Göteborg à Stockholm. A Vårgårda nous nous arrêtons pour déjeuner et à la sortie de la ville nous sommes contraints d'emprunter la E20 qui est désormais en deux voies avec un étroit bas-côté qui laisse à peine à nos charrettes l'espace nécessaire à leurs roues.
Mon regard est attiré par un étrange tumulus surmonté de pierres taillées, j'oblique sur le parking où je peux lire le panneau, il s'agit d'une tombe de l'âge de pierre. En face, de l'autre côté de la route est une église et un cimetière. Cet endroit est demeuré un lieu de sépulture pour les habitants de cette contrée.
Après quelques kilomètres de stress lié à notre perte d'habitude de rouler à côté d'un flot de véhicules, le bas-côté s'élargit pour devenir une véritable voie de circulation utilisée partiellement ou totalement par les véhicules lents.
Nous quittons la route pour entrer dans Vara, nous avons une chambre d'hôte près de la très originale et très belle gare.
Tibro
Aujourd'hui, grosse chaleur ! Il faisait très chaud à 7 heures lorsqu'on s'est réveillé et la chaleur s'est amplifiée au fil des heures. Le ciel était d'un bleu éclatant.
Nous nous étions prévu une longue étape et elle le fut ! Difficile aussi pas à cause du dénivelé avec lequel on a renoué en Suède mais de la route elle-même
Nous sommes partis sur des pistes cyclables le long de la nationale E20 et soudainement à un rond-point la piste cyclable a disparu. Après quelques tours du rond-point pour explorer les différents choix de route et s'assurer que la piste ne soit pas cachée nous avons consulté nos oracles Maps et Osmand qui tous deux nous enjoignent de prendre la nationale. Un suédois s'arrête auquel nous expliquons notre problème, il nous conseille un détour...qui nous ramène quelques kilomètres plus loin sur l'E20. Nous y rentrons en serrant les fesses car la bande est fort étroite. Environ quinze kilomètres plus loin on peut enfin la quitter définitivement avant de rentrer dans Skara. A partir de cette ville nous empruntons une piste bitumée, des petites routes le long de la nationale E49 que nous allons désormais suivre. Nous traversons la nationale pour rejoindre une petite route non bitumée qui serpente, monte et monte encore dans une campagne magnifique, puis la petite route devient chemin de montagne ; nous avons même la chance d’être bordé par endroits de magnifiques lupins multicolores. Le chemin redevient piste asphaltée quelques kilomètres avant Skövde à l'entrée de laquelle se trouve une immense usine Volvo et à la sortie de laquelle nous avons du embarquer sur l'E49. Il y a moins de camions mais un trafic tout aussi intense que sur l'E20. En serrant les fesses, nous sommes arrivés à Tibro. Une auberge de jeunesse un peu vieillotte et quasi vide nous y attendait, enfin la clé de notre chambre. Nous avons demain encore une longue étape et quasi toute sur l'E49, nous avons besoin d'une bonne nuit de repos.
PS : J'ai quand même pris le temps de renouveler et rafraîchir mon bouquet !
Askersund
Nous avions prévu une longue et dure journée sur la nationale, et ce fut une longue et dure journée sur la nationale E49. C'est samedi, il y a peu de camions. Ce sont les vacances, la semaine prochaine il y a deux jours fériés et en plus, il fait très beau et très chaud donc il y a beaucoup, beaucoup de monde sur les routes.
Nous avons dépassé les 33° et ce soir, le ciel s'est ennuagé et l'orage gronde.
Nous ne nous sommes pas approvisionnés, Maps et Osmand, nous annonçait une épicerie dans un village quelques kilomètre avant le camping sur lequel nous avons jeté notre dévolu. Le camping annonçait avoir aussi quelques produits de première nécessité. L'épicerie est définitivement fermée et au camping a part du pain, quelques produits d'hygiène, glaces et boissons ils n'ont rien.
A propos de boissons, en Suède, les boissons alcoolisées sont vendues dans des magasin d'état. Au supermarché on peut acheter de la bière titrant au max 3,5°, c'est la seule boisson contenant de l'alcool vendue dans les supermarchés. Dans les restaurants toutes les boissons sont comprises dans le prix du menu (environ 10 euros le midi) pour le vin, c'est au verre et en sus.
Donc ce soir on va taper dans nos réserves de secours, en espérant les renouveler demain si les supermarchés sont ouverts le dimanche.
Nous sommes dans un camping surpeuplé au bord d'un immense lac. Nous avons roulé quasi toute la journée en bordure de lacs. Les aires de pique-nique en bord de route sont toutes très jolies et bien aménagées.
Örebro
Après un gros orage, hier soir, le ciel s'est dégagé. Ce matin le ciel était bien bleu, il faisait moins chaud qu'hier. Ce léger rafraîchissement est très agréable. Nous sommes partis sur des pistes de sable-gravier bien compactés et très roulantes avant de retrouver la E50 à la sortie d'Askersund. A cet endroit elle est à quatre voies. Nous serrons les fesses jusqu'au moment où environ dix kilomètres plus loin on peut enfin la quitter pour une piste cyclable. La piste devient petite route au bitume tout neuf puis à nouveau piste, puis mauvaise route pas bitumée et pleine de nids de poule avant de redevenir piste pour approcher et entrer dans Örebo. Nous sommes passé à proximité d'un magasin Ikea dans une immense zone commerciale.
Aujourd'hui c'est dimanche, tous les supermarchés sont ouverts du matin au soir fort tard : 7h-23h en semaine et 8h-22h le dimanche. Impressionnant !
Il y a une autre particularité qui nous interpelle depuis que nous sommes en Suède : beaucoup de lampes allumées aux fenêtres et ou de lumières extérieures des maisons restent allumées alors qu'il fait jour au moins 20 heures sur 24 et qu'il n'y a pas de vrai nuit noire.
Encore une particularité étonnante c'est la variété des paysages on passe d'un paysage de plaine agricole avec ses pâtures, ses vaches, ses champs de blé,...à un paysage de haute montagne avec ses forêts denses de sapin, ses mousses épaisses, ses rhododendrons, ses myrtillers,... en un instant et sans dénivelé ; Cest fascinant. Aujourd'hui, j'ai vu des linaigrettes, des chardons aigrettes, et autres plantes qui poussent chez nous en montagne au dessus de 1500m
Lindesberg
Comme le ciel après le gros orage d'hier soir nous n'avons pas une grande forme ce matin. Le ciel est lumineux mais beaucoup de nuages passent
Nous avions réservé une chambre avec kitchenette afin de pouvoir manger un peu de viande non-bouillie. Nos vélos sont garés sur le parking à l'arrière de l'hôtel, juste sous notre fenêtre ouverte à cause de la chaleur. Avant de nous endormir, repus et satisfait, nous avons enclenché nos alarmes.
Nous sommes brutalement réveillé, vers minuit et demie par la sirène stridente d'une alarme. Complètement ensuqués nous pensons qu'il s'agit d'un de nos vélos mais des cris et de l'agitation dans le couloir nous font vite réaliser qu'il s'agit de l'alarme incendie de l'hôtel. Nous enfilons vite des vêtements et descendons retrouver d'autres clients dans la rue. Ils sont nombreux mais nous ne sommes pas les derniers. Peu après deux camions de pompiers arrivent et trois d'entre eux pénètrent dans l'hôtel, ils en ressortent peu après et en longue procession nous remontons par les escaliers pour regagner nos chambres. Fausse alerte ? Fumeurs ? Nous mettrons un certain temps à retrouver Morphée
Nous partons, déterminés à éviter la nationale, par une piste cyclable puis de jolis petites routes goudronnées ou non. Maps nous envoie sur un mauvais chemin et Osmand sur la nationale. On rejoint la nationale sur deux ou trois kilomètres avant de reprendre la piste qui nous conduit au centre de Lindesberg. Nous y avons réservé une chambre dans la partie auberge de jeunesse. Espérons que la nuit sera meilleure !
Photos : myrtilliers, forêt alpine et cultures, mon bouquet rafraîchi, cultures et forêts alpines, lumières allumées, ferme typique, lumières allumées, pause déjeuner, framboisiers, myrtilliers, arrivée à Lindesberg (4 photos)
Fagersta
Ciel très très bas au réveil ce matin. Espérons que ça se lève, sans quoi l'étape ne sera pas facile parcequ'avec un ciel aussi bas on ne chargera pas et on a du dénivelé à affronter.
Nous faisons nos achats pour le déjeuner à la sortie de la ville car le prochain supermarché sera à l'arrivée. Nous avons à peine quitté la ville que le plafond descend encore au point de nous envelopper dans une brume humide, qui deviendra crachin, bruine et pluie fine alternativement jusqu'à dix kilomètres de notre destination du jour : Fagersta.
Pas de charge solaire, que de la consommation tant et si bien que j'ai dû brancher la batterie de secours et Erick a fait les dix derniers kilomètres à la force des mollets dont l'ultime très très longue ascension.
Nous avons traversé soixante kilomètres de forêt, un seul petit village, approché au moins trois lacs sur une route relativement calme.
Au coeur de la forêt, nous avons fait la pause déjeuner, sous le petit toit d'un panneau d'affichage touristique, à l'abri relatif de la pluie mais pas des nombreux moustiques accourus en masse pour se restaurer eux aussi ! Autant dire que la pause a été très rapide.
Bref on a roulé, roulé, roulé,.. ce n'est pas la meilleure journée, elle aurait pu être agréable avec un peu plus de chaleur, du soleil !
En attendant Erick, à un arrêt de bus, j'ai fait une collection photo de lupins, ils sont tous différents !
Horndals
Hier, nous avons trouvé refuge dans une auberge de jeunesse propre, agréable et quasi vide. Nos hôtes ont eu la délicatesse de faire nos lits avec des draps qui sentaient le propre. Les sanitaires et la cuisine étaient aussi propres. En plus, nous avions accès à une machine à laver que nous nous sommes empressé d'utiliser ! J'ai étendu notre linge sur un petit étendoir dans la salle TV en face notre chambre vu que nous ne sommes que cinq clients.
En me levant ce matin je constate immédiatement que ma chemise a disparu du séchoir. Je fais le tour des parties communes avant d'aller voir les gérants leur expliquer ma déconvenue. La caméra du couloir a filmé la voleuse qui après un réveil brutal et une discussion véhémente rend aux deux géants gérants ma chemise. Je suis donc repartie avec mon trousseau au complet.
Il a fait moyen-moyen aujourd'hui, on a très peu rechargé par contre on a bien consommé car dès la sortie de l'auberge on attaqué une courte et raide montée suivie par une autre et une autre encore et encore et encore pour dépasser les 400m de dénivelé positif en 10 kilomètres. Ensuite la route a été quasi plate.
Sur la route du camping, Erick était devant moi et je remarque que la roue gauche de sa Charrette dessine un battement gauche droite. Verdict 4 rayons cassés sur une roue et 1 sur l'autre roue. Nous sommes mercredi, il ne nous reste que la journée de demain pour pouvoir réparer. Vendredi, samedi et dimanche tout sera fermé, les suédois fêtent le solstice d'été. Nous sommes dans un village donc nous allons prendre un train pour aller à la ville où nous devions aller demain avec la roue pour faire changer et acheter des rayons. Donc nous avons prolongé d'une nuit notre séjour dans ce sympathique camping où pour le prix d'un emplacement tente nous avons une cabane près sauna au bord du lac. Quand la Providence s'en mêle tout s'arrange !
Horndal
Nous avons eu une désagréable surprise ce matin au moment où nous allions partir prendre le train avec la jante de la charrette pour aller faire changer les rayons. La propriétaire du camping est venu nous dire que nous ne pouvions pas rester cette nuit dans la cabane alors que nous avions payé pour 2 nuits. Nous avons mis fin à la discussion sur l'idée qu'en rentrant nous changerons de cabane.
A Sandviken dans le 1er magasin de vélo nous avons eu de la chance nous avons trouvé les rayons adaptés à nos charrettes. Nous sommes repartis par le premier train.
En arrivant au camping, plus question de changer de cabane, tout est plein. Elle affirme que j'avais loué pour une nuit une cabane à 450 SEK je lui montre le mail où elle accepte de me louer la cabane pour 250 SEK la nuit et j'en ai ajouté 200 pour la 2ème nuit. Je viens bien partir mais elle me rembourse la 2ème nuit. Elle s'en va voir sa mère et revient avec un billet de 500 SEK en me disant qu'elle nous ont réservé une chambre à l'auberge de jeunesse à 2 km. Comme c'est le début des 4 jours des festivités du solstice, nous avons bien compris qu'ils préféraient louer pour 4 nuits y compris les emplacements tente.
Donc ce soir nous sommes dans une auberge de jeunesse et nous oublierons les campings jusque lundi.
Voilà encore une mésaventure qui se termine bien. Demain sera un jour meilleur, n'en doutons pas !
Sandviken
Beaucoup de nuages ce matin, ciel bas et pluie annoncé. Notre étape sera courte nous nous arrêterons à Sandviken où nous sommes venus faire acheter les rayons.
Nous n'avions pas fait trois kilomètres que la pluie s'est mise à tomber, une petite pluie fine et pénétrante. Nous nous équipons et poursuivons. Hier nous avons choisi un itinéraire plus long de quelques kilomètres mais pas sur la E68.
Quelques kilomètres plus loin j'entends le bruit caractéristique du rayon qui casse c'est un peu le même bruit que le caillou éjecté. Je m'arrête à l'entrée d'un chemin et bingo c'est gagné et perdu, on va devoir changer le rayon sous la pluie.
L'opération rondement menée nous repartons. Nous traversons une immense forêt qui par endroit a disparu au profit d'espaces cultivés autour d'une ferme ; nous traversons quelques hameaux et enfin un village peu avant midi où il y a un bar-restaurant...fermé.
La supérette est ouverte comme tous les supermarchés en ce jour férié avec des horaires réduits 8h 19h. Un sandwich acheté et avalé à la sauvette sous l'avant toit de la supérette et nous voilà repartis.
A l'arrivée à Sandviken, nous faisons nos courses pour le soir et partons vers le B&B que nous avons réservé.
Pas de photos pour ces deux derniers jours, je les ai effacées par inadvertance. J'en suis bien désolée, vous ne verrez pas Philip et Nikita deux très jeunes cyclotouristes suédois rencontrés hier soir au supermarché, ni la jolie cabane au bord du lac, ni.....
bientôt !
A très vite pour la suite de nos aventures !
Gävle
Ma roue arrière a un léger voile ainsi que la roue de la charrette d'Erick les magasins de cycles vont se faire rares en remontant vers le nord donc là nous avons une moyenne et une grande ville donc deux chances de réparer nos vélos et de faire une bonne lessive. Mais...
Nous sommes en plein la fête du Midsommar, la fête du solstice d'été. D'après Google les grandes surfaces sont toutes ouvertes aujourd'hui. Donc pour nous donner un maximum de chance de trouver un magasin de vélo ouvert nous avons élaboré un plan INFAILLIBLE. Nous attendons 10 heures pour partir car Intersport à Sandviken et le magasin de cycle ouvrent à cette heure là. A 10 heures 10 nous faisons le pied de grue devant Intersport depuis 1/4 d'heure et rien ne bouge, le rideau reste obstinément baissé. Nous traversons la ville pour aller au magasin de cycle, fermé lui aussi. Nous revenons à Intersport toujours fermé à côté duquel passe la route pour Gävle ; La rideau est toujours baissé.
Pas de problème à Gävle, il y a une très grande surface avec entre autres enseignes, un IKEA et surtout un très grand Intersport, tous ouverts en ce samedi de Midsommar, enfin selon Google.
Nous faisons d'abord une fausse route sur 2,5 kilomètres à la sortie de Sandviken avant de nous rendre compte de notre erreur et de faire demi-tour. Pas grave nous faisons peu de kilomètres aujourd'hui !
Nous arrivons dans la grande banlieue de Gävle, dans la zone commerciale, peu de voitures sur le parking, Ikéa est fermé, la COOP(alimentation) est ouverte ainsi que Rusta (le Gifi local) et bien sur le Mac Do ! Nous ne trouverons jamais l'Intersport, ni ouvert ni fermé. Après un déjeuner royal au Mac Do nous allons tranquillement à l'hôtel, nous avons renoncé à trouver un magasin de vélo ouvert. Espérons que la laverie, toute proche, sera ouverte.
En chemin, nous voyons quelques maisons particulièrement jolies et fleuries. Les maisons sont très très majoritairement en bois. Elles sont peintes en rouge brique et blanc, en jaune (le jaune du drapeau de Suède), en blanc, en gris et blanc ou plus rarement bleu (le bleu du drapeau suédois). Peu de clôtures quelques clôtures très typiques faites de branches brutes inclinées (voir photo de la maison grise). Peu de chiens devant les maisons.
Une seule avec le mat de Midsommar, elle était dans une descente, pas eu le courage de remonter faire une photo. J'en ai trouvé deux sur Internet pour illustrer cette fête du solstice qui ressemble à nos fêtes de la Saint Jean en France. Fêtes en voie de disparition avec ses bals, ses feux et ses mâts de cocagne.
Depuis la zone commerciale une piste cyclable balisée nous guide jusqu'au centre de la ville. nous y pénétrons en traversant un immense et magnifique parc.
Une bonne surprise à l'arrivée une machine à laver et un sèche linge sont mis à la disposition des clients, même pas besoin d'aller se casser le nez sur la porte close d'une laverie !
Souvent dans les hôtels économiques que nous utilisons on trouve des cuisines, espaces repas et parfois une laverie.
Demain c'est dimanche et ce dimanche marque la fin du Midsommar, donc demain soir, nous devrions à nouveau pouvoir trouver des places dans les campings et à partir de lundi des magasins de vélo ouverts !
Ljusne
Hier matin, en nous levant nous avons eu la désagréable surprise de voir la pluie tomber allègrement d'un ciel plombé. Les météos consultés nous présage la pluie toute la journée. En nous rendant à la salle du petit-déjeuner nous nous enquerrons auprès de la réceptionniste de la possibilité de garder la chambre une nuit de plus. Nous prenons le copieux petit-déjeuner et payons la nuit supplémentaire. C'est le geste que le ciel attendait pour fermer les vannes et peu à peu dégager les nuages. Le Seigneur a tenu au repos du septième jour! Nous partons au centre ville pour visiter, déjeuner et faire quelques emplettes.
Ce matin, c'est donc bien reposés et sous un franc soleil que nous repartons pour une étape tranquille sans gros dénivelé, sur une route pas trop fréquentée qui fait office d’Euro-vélo 10 et 7. la route serpente et se prélasse entre les forêts et quelques zones cultivées. Nous roulons désormais cap plein nord puisque nous avons rejoint la côte est.
A un moment devant moi, j'aperçois un cycliste chargé. Je le dépasse et comme toujours dans ce cas je le salue en suédois et en français, il me répond "bonjour". Sur le parking suivant, je m'arrête pour l'attendre. Erick nous rejoint et nous nous mettons à bavarder. Il s'appelle Xavier et il est parti de Charenton, près de Paris. Il va jusqu'au cercle polaire et redescend.
Aujourd'hui, pour la première fois, j'ai vu des papillons. Ils sont très jolis, relativement gros, blancs avec une bordure bleue autour des ailes. J'ai pu enfin photographier des linaigrettes, j'ai vu aussi des orchidées mais c'était en montée pas de possibilité d'arrêt et des voitures...
Nous reprenons la route et nous, nous arrêtons à Ljusne dans un camping dans l'estuaire du Ljusnefors qui se jette dans le Golfe de Botnie
Hudiskvall
Beau et franc soleil ce matin dès le réveil et au départ de l'étape. Dès les premiers tours de roues nous avons franchi le cap des 3000 km parcourus en 46 jours de vélo.
L'étape d'aujourd'hui ne nous laissera pas un souvenir impérissable, les paysages communs, forêts, lacs, marais.
Les arrêts sont courts et brefs, les moustiques affamés accourent au festin fourchettes et couteaux en main.
La route pas terrible, tranquille mais un revêtement pas roulant et de plus très dégradé par endroit ce qui nécessite une concentration maximale. Plus de 600 mètres de dénivelé avec des côtes courtes et raides ou longues et se terminant pas un raidillon.
A la pause déjeuner nous avons pu recharger nos batteries sans quoi nous aurions eu du mal à arriver.
A la reprise du pédalage, le ciel s'est mis, peu à peu, à se couvrir de nuages, jusqu'à inventer des nuages comme nous n'en avions jamais vu. Des sortes de collines de nuages ourlées de bleu foncé avec tout un dégradé de bleus. Magnifique !
Nous n'avons pas vraiment apprécié cette étape.
A l'arrivée, le réparateur cycle accepte de dé-voiler ma roue mais... demain matin entre 9 heures et 10 heures ! Donc demain, on prévoit une étape plus courte car on ne sait pas à quelle on pourra quitter la ville
Avec la disparition du soleil, la fraîcheur est arrivée, on sent la pluie proche. Pas de souci pour nous, nous prenons une chambre dans l'auberge de jeunesse du camping.
Jättendal
A 9 heures, ce matin, nous étions devant la boutique du réparateur de cycles. Les horaires d'ouvertures affichées sont 10h-17h. Ils arrivent vers 9h 30 et nous repartons allégés de 50 Euros, la roue dé-voilée et 5 rayons supplémentaires dans la réserve.
Route sympa puis infernale E4 que nous quittons pur suivre la route indiquée par Maps en fait une piste caillouteuse et pas bonne du tout ni pour nous ni pour nos attelages.
A la pause déjeuner, il faut changer un rayon à la charrette de Tornado.
Le paysage ? Je ne peux rien en dire tant j'étais absorbé par le placement de mes roues pour ne pas chuter et ne pas abîmer Tornada et Carrito.
Au village ravitaillement, nous reprenons la E4 bien qu'Erick soit tenté de poursuivre par les routes proposées par Maps.
Très vite nous arrivons à la cabane que nous avons réservé. Un endroit de rêve près d'un lac aux eaux bleues marine et une cabane tout confort !
Ce soir c'est fiesta ! Nous allons manger une entrecôte de bœuf, la deuxième depuis que nous avons quitté notre maison. La première c'était dans un resto l'un des tous premiers jours en Suède. J'ai été extrêmement déçue ! Une mince tranche de viande bouillie et poêlée aussi sèche qu'une tranche de jambon oubliée au fond du frigo depuis 10 ans ! J'ai pensé à Daniel, mon frère, qui lui, aurait très sûrement adoré, c'est le type de cuisson qui lui convenait.
Avec l'entrecôte nous avons prévu des pommes de terre à l'eau. Les suédois ont de délicieuses pommes de terre nouvelles qui se mangent notamment pour Midsommar. Nous en avons mangé avec du saumon grillé dans un resto à Gävle. Pas de vin pour accompagner car on ne peut en acheter que dans les "System Bolaget" et il n'y en a pas partout. En France, la vente du tabac est réglementé et on ne peut en acheter que dans les bureaux de tabac, l'alcool est vendu partout y compris dans les stations services. En Suède c'est le contraire, on peut acheter du tabac partout mais pas d'alcool. Il paraît que le vin coûte 4 fois plus cher qu'en France. A voir !
PS La cabine téléphonique de la photo contient un téléphone à risque "Risk telefon" et le risque c'est que personne ne répond ou qu'on ne puisse appeler personne ou que le téléphone soit virtuel...
Sundsvall
Tout d'abord un petit retour arrière sur notre délicieux dîner composé de pommes de terre bouillies et de viande de bœuf à point pour Erick et bleue pour moi. Pour le dessert nous avons des "paraguayos" vendues ici sous leur nom espagnol et directement importées d'Espagne. Nous les achetons au même prix qu'en France. Notre fromage de base est le "Queso manchego" également vendu sous son appellation d'origine. Le fromage local est insipide comme celui importé de France, nous y avons renoncé.
Dès le départ, nous entrons très vite sur la E4 d'abord sur une partie non rénovée c'est à dire, ai voies en double sens et de chaque côté deux larges bandes pour les véhicules lents ou l'arrêt d'urgence. Ensuite la E4 est rénovée c'est à dire tantôt en 4 voies, tantôt en 2 voies et 1 voie, séparées par les câbles acier tendus entre des poteaux très serrés. Ces câbles nous couperons en rondelles si nous sommes écrasés dessus par un véhicule.
Les camions sont très respectueux et ralentissent fortement pour nous dépasser dans les parties les plus étroites. Ils se mettent sur la voie de gauche dès qu'ils ont 2 voies de circulation.
A midi, nous avons déjeuner dans un grand restaurant de bord de route (grand par la taille). Eric a mangé une copieuse et délicieuse salade caesar (rien à voir avec les salades Mac Do) quand à moi j'ai fait local : boulette de viande hâchée (race inconnue), purée, petits pois frais et sauce au beurre fondue. Même si je ne sais pas ce que j'ai mangé comme viande, c'était délicieux. Ici on paie le plat principal, entrées, pain, boisons et dessert sont en libre service et à discrétion. Le prix du lunch oscille entre 8,5 et 10 Euros.
Nous avons quitté la E4 environ vingt kilomètres avant l'arrivée à Sundsvall. L’auberge de jeunesse est tout en haut de la colline qui domine la ville. A l'arrivée, nous avons cumulé 527 mètres de dénivelé positif.
Härnösand
Il fait très chaud dès notre lever, tellement chaud qu'à l'auberge de jeunesse, nous prenons le petit déjeuner à l'ombre, dans le jardin.
Plus de 20 km sur des pistes cyclables et de petites routes au début de cettte étape prévue pas trop longue à cause du dénivelé important. Plus de 1100 mètres de dénivelé positif à l'arrivée.
Un peu plus de 30 kilomètres sur la E4 dont une dizaine dans des conditions extrêmement difficiles et dangereuses. Heureusement que les automobilistes suédois sont sympas et respectueux.
Juste avant de rejoindre la E4 nous traversons l'immense Indalsälven à son embouchure sur le golfe de Botnie, magnifique ! Juste après l'interminable pont, nous faisons une halte sur une aire entre notre route et la E4.
Nous attendons de quitter la E4 pour faire la pause déjeuner. Un besoin pressant nous permet de découvrir l'accès à un endroit magnifique.
Sur cette aire de pique-nique tout est prévu, des toilettes sèches au bois pour le barbecue et les tables au bord de petites plages. Une tour "point de vue" nous permet d'augmenter notre champs visuel que l'on peut qualifier en un mot : magnifique.
Ce soir encore une auberge de jeunesse. On va finir par rajeunir à fréquenter ce type d'établissements. En fait, elles sont quasi vides, occupése uniquement par des gens de nos âges et des ouvriers étrangers (baltes ou polonais).
Docksta
Ce matin, il faisait très très chaud à 7 heures. Après le petit-déjeuner, Erick s'aperçoit que sa charrette a une roue à plat. La réparation de la crevaison s'impose. On charge et on décolle sous un ciel uniformément bleu. Pistes cyclables et petites routes au menu du jour, la E4 aura une portion congrue de notre étape.
Une étape comme on les aime avec de jolies fleurs, de la forêt et... des lacs. Google, ce soir m'a donné la réponse à ma question du jour : combien de lacs y a-t-il en Suède. J'ai l'impression qu'on en a toujours au moins en vue. La réponse est 92409 lacs de plus d'un hectare, en gros 10% du sol Suédois est couvert d'eau.
Le grand pont suspendu était interdit aux mais nous n'avons pas vu le panneau qui nous aurait obligé à un grand détour. Il y avait peu de circulation sur le pont en ce samedi. Les suédois sont patients et rares sont les énervés du volant.
Un gros camion a fait près d'un kilomètre derrière moi à 30km/h avant que je puisse dégager sur un arrêt de bus pour le laisser passer.
Nous avons fait la pause déjeuner dans un lieu bucolique à souhait au milieu de nulle part. Ce soir nous sommes posés dans un camping juste au-dessus de la E4.
Örnsköldsvik
Encore une très très chaude journée et 578m de dénivelé positif. Nous détestons la E4 et essayons au maximum d'éviter de rouler dessus. Aujourd'hui nous avons réussi à l'éviter sur les 3/4 du parcours. Cet évitement à un prix : plus de dénivelé et plus de kilomètres. L'évitement c'est aussi : de plus beaux paysages, moins de bruit, moins de stress... Alors tant pis pour les inconvénients !
Pour les chiffres et le fun, nous avons roulé plus de 1000 km en Suède.
La piste cyclable que nous avons emprunté à la sortie du camping nous a conduit sur un immense parking, aire de jeu et d'équipements pour l'aventure. Nous sommes au pied d'une immense falaise sur laquelle sont implantées des via ferrata et où démarre un sentier qui conduit à une grotte à flan de falaise. Des guides sont là pour prendre en charge les aventuriers.
Nous, nous traversons la route et partons pour une bonne dizaine de kilomètres extrêmement pénibles.
Nous faisons la pause déjeuner en forêt au milieu des myrtilliers, près d'un lac.
C'est dimanche et ce soir dans cette ville au nom imprononçable "Örnsköldsvik", nous dormons au centre ville dans un vrai hôtel et nous allons dîner au restaurant. Le luxe !
L'hôtel est resté dans son jus depuis les années 30. Trop bien !
Nordmaling
Un somptueux petit déjeuner avec un buffet tellement varié commence avec délices notre journée ! Vous remarquerez dans les photos le magnifique percolateur en cuivre, le vitrail,...et ce qui fait le charme de cet hôtel.
Comme nous en avons l'habitude, enfin presque, on démarre par de la piste cyclable qui s'arrête net au bout d'une dizaine de kilomètres sur une route sympa qui nous emmène tout droit à notre détestation : la E4. Nous devons la subir pendant une trentaine de kilomètres avant de la quitter.
On s'arrête dans un camping s'approvisionner et on s'aperçoit que sa charrette à une roue à plat. On répare et on repart.
Erick roule toujours derrière moi, parfois loin derrière tant et si bien qu'il ne m'a pas vu quitter la route. Il n'entendra pas, non, plus mes cris lors de son passage à l'intersection.
Nos portables nous permettrons de communiquer sur nos positions et nous retrouver une dizaine de kilomètres plus loin.
Après une pause déjeuner au milieu d'un hameau, nous arrivons à notre destination du jour, une auberge de jeunesse....fermée.
Nous poursuivons jusqu'à un camping où nous louons une cabane.
Nous n'avons pas rencontré de supermarché, aujourd'hui, donc nous allons consommer ce que nous avons en réserve et faire un repas frugal.
Après le confort presque luxueux de l'étape d'hier, l'étape du jour contraste. Mais qu'importe l'essentiel est boire, se nourrir et dormir.
Umeå
Après un frugal petit déjeuner, comme nous en avons convenu hier, nous partirons par de petites routes afin d'éviter notre bête noire la nationale E4. Donc on allongera la distance voire les dénivelés mais on voyagera plus sereinement. Nous allons essayer cela chaque fois que ce sera possible.
Je n'avais pas fait 20 mètres que Tornada m'a jeté par terre en plantant la roue avant d'au moins 10 cm dans une partie molle du chemin. Heureux que je venais de démarrer et que je n'avais pas encore pris de la vitesse ! Pas de bobo, ni pour moi ni pour Tornada.
La route est assez sympa, peu de villages, quelques hameaux et fermes isolées, beaucoup de forêt et pas de lacs !
On s'est approvisionné au départ, donc c'est au milieu de nulle part que l'on fait la pause déjeuner.
Au moment de partir, il faut remplacer un rayon cassé à la charrette d'Erick. A chaque crevaison, changement de rayon,... je me bénis d'avoir fait l'acquisition de la pompe électrique, elle ne chôme et nous a dispensé de la corvée du pompage. De plus, elle nous permet de mettre nos pneus à la pression optimale en toute autonomie. Les vélocistes gonflent avec un contrôle manuel de la pression !
Nous arrivons sans problème à Umeå où nous garons nos montures dans un parking avant de prendre notre chambre à l'hôtel en face, au 11 ème étage d'où nous avons une vue extraordianaire sur la ville.
Ånäset
J'ai oublié, hier, de conter notre rencontre avec un cyclo-voyageur. Un grand gaillard, la trentaine est arrêté au bord de la route. Je ralentis, lui dis "Bonjour" et "Hej" et lui demande "Have a problem ?" Il répond non et donc je poursuis quelques mètres pour m'arrêter à un départ de chemin qui permet de nous garer. L'américain me rejoint puis Erick. Il est enseignant en Ouzbékistan dans une école américaine pour enfants de diplomates et ouzbèkes aisés. Il comptait, comme nous aller au Cap Nord mais la Norvège a fermé sa porte aux américains bien qu'il soit vacciné, il ne peut pas franchir la frontière.
Dire bonjour dans la langue locale et en français aux voyageurs que je rencontre permet à mes interlocuteurs de savoir que je suis francophone. J'ai appris cette technique sur les chemins de Saint Jacques où tout le monde se salue d'un "Holà" en disant Holà Bonjour je repérais les francophones et très souvent les autres nationalités qui répondent dans leur langue.
Ce matin après un petit-déjeuner ou plutôt un repas matinal nous avons pris une petite route qui doit nous amener à destination en 73 kilomètres. On sait que le kilométrage prévisionnel est toujours dépassé et donc on s'est préparé à faire entre 75 et 80 kilomètres, distance qui nous convient quand on est en forme.
Je roule toujours devant car Erick et moi nous n'avons pas le même rythme, je roule vite et m'arrête souvent et lui, roule moins vite mais s'arrête moins.
Erick m'a dit: "on prend la 364 et elle nous amène au bout". Contrairement à l'habitude je n'ai pas vérifié. Lorsqu'on on est passé devant le panneau indiquant la direction de Bodbyn (référence Ikéa) et Robertsfors, je n'ai pas tilté que l'on devait passer par ces deux villages et j'ai continué sur la 364. Au bout de 3 ou 4 km des panneaux de chantier signale une dégradation de la route sur 36 km. En fait le bitume a été complètement enlevé il ne reste que les cailloux. Je roule environ 1,5 km sur cette route infernale frôlant la chute 2 ou 3 fois avant de décider une petite pause à l'entrée d'un chemin.
Pendant qu'Erick remplace un rayon de sa charrette j'ai accepté la mission de trouver un plan B pour quitter cette roule et là je m'aperçois de notre erreur donc environ 10 km supplémentaires dont au moins 3 d'enfer au total.
Pour les fans d'Ikéa, dont je suis, voyager en Suède c'est voyager dans le catalogue Ikéa. Les noms parfois imprononçables des meubles et autres, je les trouve aux entrées de village, sur des panneaux routiers,... Ce sont souvent des noms de lieux.
La route est relativement tranquille, les paysages sympas bien qu'on soit un peu las de voir toujours la même chose. La végétation fleurie et luxuriante des bords de routes m'enchantent. Aujourd'hui j'ai vu en forêt des champs de linaigrettes. Le vent agitait leurs inflorescences, on aurait dit de gros flocons de neige qui virevoltait près du sol. Chardons bleus, campanules, orchidées, marguerites, lys, achillée mille-feuilles roses et blanches, bourrache, lupins multicolores,...foisonnent. Un jardin très fleuri jalonne la route.
Nous arrivons au camping prévu après 88 kilomètres, batteries vides. Le soleil a oublié de briller aujourd'hui ce qui a fait chuter les températures avec 22-23° nous avons perdu 10 degrés par rapport à hier. Demain, le soleil est de nouveau prévu.
Skellefteå
Il a plu cette nuit, un peu. Suffisamment pour ragaillardir les moustiques mais pas assez pour rafraîchir l'atmosphère. Ce matin à 8 heures il faisait déjà 25°. Cet après-midi j'ai relevé 34,5 ° et ce soir à 21h 30 il fait encore 26,7°.
Aujourd'hui, nous avons complètement oublié la nationale E4 et roulé sur de petites routes. Tellement petites que bien que numéroté AC 741, une grosse partie de celle-ci n'est pas bitumée un peu gravillonnée au départ puis tellement roulée qu'elle était aussi lisse et roulante de de bons bitumes.
Je passe toujours beaucoup de temps à observer les bas côtés fleuris, il y a d'ailleurs des fleurs que je n'ai pas su identifier.
Chemin faisant, nous sommes à Skellefteå, une ville un peu importante où nous comptions nous approvisionner en rayons pour la charrette d'Erick. Nous avons été jusqu'à la zone commerciale à l'extérieur de la ville mais les 3 vélocistes n'en avaient pas. On réessaiera les vélocistes de Piteå, demain.
Nous avons pris place dans un camping municipal dans lequel il y a un lac et nous sommes au pied des remontes-pentes. Ce camping est le siège du ski-club local.
Les habitants de cette ville ont la mer à quelques kilomètres, un lac et une station de ski sur place. Pourquoi les Suédois viennent peu chez nous ? Une idée de réponse ?
De plus en plus souvent sur la route on a de sympas coups de klaxon et de petits signes de la main. Les gens du nord seraient-ils plus accueillants ?
Piteå
Encore très très chaud aujourd'hui. Je n'ai pas relevé les températures.
Pour commencer : 10 km sur une piste cyclable puis une route tranquille.
Pour continuer entre 50 et 60 km sur la nationale E4, d'abord en deux fois deux voies puis en trois voies avec l'alternance des deux voies - une voie. Moi qui aime bien m'arrêter, je m'arrête peu et pour cause ! Il n'y a pas ou peu d'espace à droite. La bande blanche de droite est toute bosselée pour réveiller les automobilistes et tout a fait impraticable pour nous et nos charrettes et pourtant ! Sur les parties en deux voies, aucun problème on roule bien à droite sur la voie de droite. Sur les parties une voie, souvent en descente, on roule sur la voie en regardant le rétro prêts à se ranger sur le maigre bas-côté voire à s'y arrêter quand il n'est pas roulable.
Heureusement pour nous et nos montures, la densité de la circulation des autos et camions nous permet d'utiliser une voie de circulation sur la majorité du parcours.
En milieu de matinée, on fait une petite halte sur une aire de pique-nique fort bien aménagée avec des tables et des toilettes très propres, fournies en papier toilette et essuie main. Nous y rencontrons Andrzej, un médecin, polonais et photographe amateur très sympathique. Il nous tire le portrait et fait une série de photos d'Erick.
La pause déjeuner, sur une autre aire et station camping-car, près du golfe de Botnie.
Peu avant d'arriver à Piteå nous traversons une zone dunaire plantée de sapin qui dégagent sous l'effet de la chaleur une douce odeur de résine. Il ne manquait que les cigales pour se croire dans les Landes.
A l'arrivée à Piteå, nous nous arrêtons chez un marchand de cycles qui n'en a pas et nous envoie chez un de ses confrères qui n'en a pas non plus mais non en propose des plus courts, on en prend cinq et on lui demande s'il peut nous dévoiler les deux de la charrettes qui restent très légèrement voilées. Il donne les deux roues à son ouvrier et nous questionne sur nos vélos et notre voyage. Merci à Tvåhujsmästarna Piteå pour ce geste qui nous a beaucoup touché.
Après cela, nous avons rejoint notre auberge de jeunesse dans un parc du centre ville. Ce soir au menu : entrecôte, pommes sautées et cerises.
Luleå
Toujours très chaud et dès potron-minet. On dépasse toujours les 30°. Courte étape prévue aujourd'hui et pourtant, je n'ai pas envie d'y aller. Aujourd'hui, je suis obligée de me faire violence pour partir.
Les 10 premiers kilomètres en sortie de ville se font sur pistes cyclables puis sur petite route qui conduit à...la nationale E4. Lorsque nous sommes passés au-dessus, elle était à 4 voies avec de très larges bas-côtés. J'ai dit, avec mon bel optimisme, : si elle est comme ça lorsqu'on va y entrer, ce sera super ! Erick avec beau réalisme m'a dit : ne rêve pas !
Il avait raison, bien sûr. Lorsqu'on la rejointe pour les 30 km suivants, on a retrouvé la E4 pourrie que l'on suit depuis plusieurs jours. Avec quelques portions de bitume neuf sur des parties à une voie et donc étroite. Les parties neuves, pour nous sont les pires la bande blanche du côté pour être bien sonore est une succession de "nids de poules" carrés de 20x20 cm environ sur lesquels il est impossible de rouler et les quelques 10 cm d'épaisseur de bitume s'arrêtent à cette bande et donc nous interdit l'accès au bas-côté quand celui-ci est bordé de glissières. Donc sur ces parties nous sommes condamnés à rouler sur la voie auto et nous arrêter pour nous garer lors-qu’arrive un camion.
Au bout de la trentaine de kilomètres, nous sommes ravis de la quitter pour trouver un endroit sympa pour le pique-nique du déjeuner.
A une dizaine de kilomètres de Luleå, nous trouvons la piste cyclable qui nous fait pénétrer dans la ville et nous conduit au centre ville.
Depuis plusieurs semaines, en fait, en gros depuis que l'on a quitté la France on constate que les populations ne vivent pas dans l'état de conviction permanente d'être entourées de voleurs, voir pire ! Nous pouvons voir des robots tondeuses en action dans des jardins ouverts sur la rue. Nous avons même vu un de ces robots évadé de sa routine à court d'énergie dans un caniveau ! Dans les jardins, des salons, des fauteuils des coussins,... Devant les immeubles, les magasins des vélos dont beaucoup ne sont même pas attachés et cela même dans les cités aux abords des villes.
Chaque fois que j'entre dans une supérette je suis étonnée de voir des produits en promotion sachant que l'entrée est aussi la sortie. Il y a même des produits devant le magasin, à l'extérieur. Ici les gens prennent les produits les mettent dans leur caddie et entrent dans le magasin. Pas de pièces dans les caddies et on n'en voit pas partout !
Est-ce parce que nous verrouillons tout que le vol est devenu un challenge ? Est-ce que nous avons perdu nos valeurs et le respect d'autrui et de ses biens ?
Luleå
Il y a vraiment des jours où l'on se demande pourquoi on s'est levé le matin. Aujourd'hui est un jour où n aurait mieux fait de rester sous la couette !
Il a plu la nuit dernière, ce matin le ciel était très très chargé quand nous avons enfourché nos montures. Nous n'étions pas encore vraiment sortis de Luleå quand le ciel s'est déchaîné. Il a tout mis les seaux d'eau, les éclairs, le tonnerre. Nous nous sommes réfugiés dans une concession Volvo, fermée puisqu'on est dimanche. Nous avons trouvé à l'extérieur une table et deux bancs. Exactement ce qu'il nous fallait pour attendre la fin de la colère des cieux.
Un peu plus d'une heure d'attente avant de repartir. Dans une descente mon vélo se met à danser, assurément une crevaison. Je m'arrête immédiatement , apparemment rien. Je repars pour un arrêt un peu loin sur la piste cyclable pour vérifier la pression des pneus. Et la pompe fait des siennes et refuse obstinément de regonfler ma roue. On est à environ 50 km de l'étape du jour, mais y a t-il un vélociste pour acheter une nouvelle pompe ? On est encore très près de Luleå est Intersport est ouvert aujourd'hui.
On fait demi-tour, re-arrêt à notre concession Volvo pour déjeuner et en route pour Intersport. Je nous perds, nous ferons une bonne dizaine de kilomètres supplémentaires. Nous ne trouvons pas Intersport mais Biltema (un mix entre Gifi, Décathlon, Norauto) et à l'intérieur une pompe à pied.
Nous repartons à l'hôtel en plein centre ville où nous avons loué une chambre.
Parmi les particularités suédoises, il en est une remarquable, c'est la présence des couleurs suédoises partout, y compris sur les panneaux qui signalent un danger ou un virage. Chez nous et nos voisins ces panneaux sont bleu et blanc ou rouge et blanc. Ici ils sont bleus et jaunes. De même devant les maison sont plantés de hauts mats blancs en haut duquel, sous une boule dorée, voltige l’étendard suédois.
Töre
La pluie et l'orage n'ont pas vraiment modifié le temps il fait toujours beau et très chaud et pourtant nous sommes de plus en plus proche du cercle polaire.
Aujourd'hui nous avons encore allongé l'étape pour faire un minimum de kilomètres sur notre très détestée nationale E4. Nous sommes passés dessous et dessus à maintes reprises en empruntant des routes qui la longeaient.
Comme il est coutumier en Suède, nous avons quitté la ville par des pistes cyclables puis un "cykel spåret"que l'on peut traduire par itinéraire vélo. Le premier problème des "cykel spåret"c'est qu'on peut avoir toutes sortes de surfaces de la piste pour VTT à de la route de campagne. Le second problème c'est la signalétique pas toujours claire ni suivie, à certains carrefour il faut le GPS pour continuer.
En cours de route nous avons rencontré un immense rocher devant lequel il y avait une pancarte que Google a traduit "La grosse pierre a été jeté sur l'église de la vielle ville" année 1490.
Nous avons été contraints faire au moins une vingtaine de kilomètres sur la nationale E4. Les derniers ! Nous l'avons quitté aujourd'hui définitivement ! Demain nous partons sur la nationale E10 en espérant qu'elle soit un peu mieux quoique nous n'allons pas la suivre longtemps.
Ce soir nous sommes arrêtés au camping de Töre, sur une sorte de presqu'île au fond d'un fjord. Nous avons l'eau devant et derrière la cabane.
Överkalix
La nationale E10 n'a absolument rien à voir avec la E4, elle s'apparente à une départementale un peu fréquentée par les routiers. Elle est très large, sur deux voies. Peu de rails, rien au milieu et surtout pas ces horribles et dangereux câbles d'acier. Donc agréable !
Nous nous sommes arrêtés au bord de la rivière pour déjeuner sur des tables en contre-bas de la route. Après le déjeuner, nous avons sorti les hamacs pour une petite sieste à l'ombre. Trop bien, trop belle journée ! Nous avons quitté la nationale E10 que nous aimions, pourtant bien, pour une départementale qui nous conduit tout droit à Överkalix. Le camping prévu est à la sortie du bourg. Un petit détour pour passer dans le centre bourg où on trouvera un ICA et une COOP. Nous choisissons la COOP pour nos courses du soir. Alors que j'attends Erick près de la caisse, je suis abordée par une une jeune femme qui me dit : "c'est vous les cyclistes français ?" Je suis interloquée. Faustine a vu nos vélos dehors et nous a cherché dans le supérette. Identification facile avec nos casques sur la tête. Elle nous invite à aller chez eux passer la soirée nous acquiésçons avant de voir qu'il nous faut reculer de 15 km, ce n'est pas important pour aujourd'hui, mais demain nous avons une grosse étape, sans camping, avec des nuages prévus,....Nous déclinons, mais Faustine ne renonce pas et nous affirme que demain ils nous ramèneront à Överkalix.
Armés de leur adresse nous partons chez Faustine, son mari Aymeric, sa sœur Florine, son mari Benjamin et leurs enfants respectifs Isaac et Esther.
En chemin nous avons la chance de rencontrer notre premier renne, un beau mâle avec de grands bois, majestueux. Il déambule un peu sur la route devant nous avant d'aller dans la forêt à quelques mètres déguster de jeunes pousses sur un buisson.
Nous sommes accueillis par les garçons et les magnifiques chiens, les filles et les enfants sont toujours à la piscine. Ils ont investi dans un grand terrain au bord d'un lac pour y vivre et y construire des lodges à louer été et hiver. L'été pour la pêche, les balades et le soleil de minuit. L'hiver pour la pêche, les balades à ski, les aurores boréales, les balades en traîneau,... Ils sont tombés amoureux de ce coin de Laponie à quelques kilomètres du cercle polaire. Trentenaires ils ont tout plaqué en France des jobs intéressants et rémunérateurs pour vivre probablement avec beaucoup moins de revenus mais VIVRE. C'est aussi et surtout pour donner à Esther et Isaac une belle enfance sécure, sereine avec leurs parents qui ne courent pas partout et vivent sans stress. Les premiers lodges seront construits avant la fin de l'été et loués cet hiver.
Nous avons passé une merveilleuse soirée avec un excellent dîner. Florine et Benjamin nous ont offert leur chambre noire pour une très bonne nuit. Merci à vous, six, pour cet accueil si chaleureux.
Korpilombolo
Erick et Benjamin chargent les remorques et les vélos dans une remorque attelé au pick-up familial. Aymeric est parti tôt à a ville voisine chez le vétérinaire. Au moment de charger Tornada, Erick s'aperçoit qu'elle est à plat. Je ne crois pas du tout à une crevaison, j'ai des Schwalbe Marathon Plus et une chambre anti crevaison D4. En fait, c'est la valve qui fuit et nous avons oublié l'outil pour la resserrer.
Les vélos chargés, c'est tout plein d'émotion que nous remercions nos hôtes pour les merveilleux moments qu'ils nous ont offerts. On les attend dans les Landes !
Quelques kilomètres plus loin nous franchissons la ligne imaginaire du cercle polaire arctique, nous sommes dans le grand nord avec des températures presque tropicales, elles ont un peu baissé aujourd'hui, nous n'avons pas atteint les 30°.
Erick n'a pas de jambes, aujourd'hui. A la pause déjeuner il essaie de négocier avec moi, un camping à 9 kilomètres mais à 5 km de notre route et donc allonger considérablement l'étape de demain. Sachant que les nuages entrent, que l'on charge peu et que la pluie est prévue pour demain cela ne me paraît pas raisonnable. Une femelle renne est venue nous rendre visite.
Nous avons la chance de voir un renne blanc au bord de la route puis un autre en contrebas de la route nous regarde passer. Voir un renne blanc est signe de chance, de bonne fortune selon notre logeuse.
A 7 kilomètres de Korpilombolo, nous découvrons un lieu idéal de bivouac avec cabanes, foyer, stock de bois et tout et tout.... Mais nous n'avons pas d'eau et dons nous repartons.
A Korpilombolo nous nous arrêtons au "restaurang-hotell-culturhus" en face l'ICA où nous avions prévu de nous arrêter pour nous procure les ingrédients du dîner avant de trouver un endroit pour dormir. Le mot hotell fait tilt dans nos têtes. L’hôtelière tient aussi le bar-restaurant et l'association culturelle était prof de français. Nous sommes seul dans le petit hôtel doté d'une cuisine dans lequel nous avons une chambre simple et confortable. L'hotell Bolombolo del Cauca le nom est lié à un colombien qui est passé par là.
PS les mots hotell et restaurang sont othographiés en suédois !
Pajala
Le ciel grisaille ce matin. La pluie menace et est annoncé. La température a fortement chuté il ne fait de 22°.
Nous prenons un petit café avant de partir avec Linnea, notre hôtelière, et échangeons pendant un moment sur les différences et les points communs entre nos deux pays.
La route 395 est peu fréquentée quelques rares camions et voitures. L'une d'entre elles nous klaxonne, salue et Madame nous photographie.
J'essaye de faire de même avec Madame Renne et son bébé qui gambadent sur la route devant moi. Lorsque j'arrive assez près pour faire une photo correcte, Madame Renne invoque le droit à l'image ou à l'intimité familiale,... je n'ai pas bien compris. Le fait est, qu'elle et son bébé ont disparu dans la forêt à gauche. Dommage !
Par contre, plus loin, deux beaux mâles jouent les stars et nous laissent leur tirer le portrait un peu goguenards. Erick leur demande si ce sont eux qui tire le traîneau du Père Noël et non, ils n’ont pas été choisis !
La pluie menace nous nous arrêtons comme prévu au camping de Pajala tenu par un Belge.
Camping de Pajala à la frontière finlandaise
Il a bien plu hier soir et cette nuit faisant chuter considérablement la température. Nous partons par une petite route tranquille en direction de la frontière finlandaise. De rares véhicules nous dépassent. Ils sont si rare que je commence à m'interroger sur une potentielle fermeture de la frontière.
La vingtaine de kilomètres qui nous séparent de la Finlande sont pour moi un temps de bilan sur ce pays que je vais bientôt quitter. Décidément, j'aimais bien la Suède, ses lacs et ses forêts. J'aimais aussi la bienveillante nonchalance des suédois, leur goût de la Liberté, leur respect de l'autre,...